La douleur : mon animal souffre-t-il?

DOULEURS AIGUES ET CHRONIQUES

Mécanisme de la douleur

La nociception est la sensibilité douloureuse. Elle est permise par les récepteurs de la douleur appelés nocicepteurs présents dans tout le corps (peau, muscle, viscères…)

Lors de stimulus douloureux un message nerveux est transmis par les nerfs périphériques à la moelle épinière, puis au cerveau qui « interprète » le message comme de la douleur.

 

La douleur aigue

Il s’agit d’une douleur d’apparition récente. Elle peut être due à un accident, une maladie ou une chirurgie. Elle disparaît généralement lorsque l’origine de la douleur est supprimée.

 

La douleur chronique

Elle est plus insidieuse car elle s’installe progressivement, persiste et s’intensifie avec le temps. Elle peut-être due à :

-l’arthrose qui est une dégénérescence du cartilage articulaire,

-l’atopie, prédisposition génétique de l’animal à l’allergie, induisant des inflammations et infections cutanées,

 

 

 

 

 

 

-des douleurs dentaires (maladie parodontale liée au tartre s’installant progressivement),

-un cancer,

-une complication d’une douleur aigue.

 

L’hyperalgésie

Il s’agit d’un phénomène de sensibilisation : le seuil d’excitabilité des nocicepteurs est nettement abaissé (hyperalgésie périphérique), ce qui amplifie et entretient leur intervention, et l’extraction médullaire du signal est facilitée (hyperalgésie centrale). Ce cercle vicieux entretient la douleur et l’amplifie. La douleur chronique est marquée par la prédominance des états d’hyperalgésie.

Ainsi, une simple caresse pourra se transformer en un geste douloureux pour l’animal.

 

COMMENT SAVOIR SI MON ANIMAL A MAL ?

 

La douleur aigue

Son expression est assez franche avec un changement de comportement net de l’animal.

 

La douleur chronique

Un animal souffrant de douleur chronique ne se plaint pas forcément. Il peut changer de comportement en devenant plus triste, en cherchant moins le contact avec ses propriétaires, en perdant l’envie de jouer.


Dans le cas de l’hyperalgésie, l’animal peut se mutiler en s’arrachant le poil ou en se faisant des plaies de léchage.

Il peut également présenter des réactions agressives lors de contacts qui ne sont pas sensés être douloureux.

Une douleur chronique d’un animal vieillissant devenant acariâtre peut facilement passer inaperçue et être mise sur le compte de l’âge.

 

COMMENT TRAITER LA DOULEUR ?

La prévenir lors de chirurgie

La chirurgie est par définition un acte potentiellement douloureux.

Une prémédication de l’animal à l’aide de sédatifs antalgiques permet de prévenir l’intégration de la douleur par le système nerveux et de diminuer les doses d’anesthésiques.

Une bonne analgésie périphérique (de la peau, des membres) grâce à l’anesthésie locale limite la stimulation des nocicepteurs.

Une bonne analgésie centrale grâce à l’usage d’opioides (morphine et dérivés), de faible dose de kétamine et d’α2-agoniste, évite la mémorisation de la douleur.

 

 

 

 

Les anti-inflammatoires non stéroidiens (AINS) permettent également de limiter les douleurs post-opératoires.

 

Traiter la douleur aigue

Les douleurs aigues répondent généralement bien aux antalgiques classiques.

 

Traiter la douleur chronique

Son traitement est souvent multimodal. On agira sur :

-la douleur fonctionnelle (boiteries lors d’arthrose).

-la douleur neuropathique provoquant des «décharges électriques»

-L’état dépressif induit par la douleur chronique et augmentant la sensibilité à la douleur par un phénomène de cercle vicieux.

On utilise des antalgiques, des sédatifs, des anxiolytiques mais également la physiothérapie (massage, hydrothérapie, laser, ostéopathie).

 

Traiter les crises paroxystiques de douleur

Quand l’animal ne répond pas aux traitements administrés à la maison, on  procédera à son hospitalisation afin de lui administrer une perfusion continue d’antalgiques appelée CRI (Continuous Rate infusion).