La césarienne chez la chienne

GÉNÉRALITÉS

Il faut toujours évaluer le « bénéfice-risque » dans la décision de césarienne.

L’idéal reste la mise-bas naturelle.

On préconisera donc une mise-bas naturelle pour une chienne non à risque de dystocie, et une césarienne sera programmée si possible sur une chienne à risque.

Il existe des races à risque de dystocie comme le bouledogue (ou bulldog). Dans ce cas, il est bon de programmer la césarienne.

LA CESARIENNE PROGRAMMEE

Si la date précise d’ovulation a été déterminée par un dosage de progestéronémie, la césarienne peut être programmée à partir du 61èmejour sans danger.

Une injection d’aglepristone 12 heures avant la césarienne permet d’achever la maturation pulmonaire des chiots.

Si la date d‘ovulation est inconnue, une progestéronémie tous les 2 jours à partir du 57 ème jour post-saillie nous indiquera à quel moment les fœtus sont assez matures pour être sortis.

INTERETS DE LA CESARIENNE

Les chiots sont sortis rapidement et la chienne est moins exposée aux risques d’hémorragie et d’infection utérine.

INCONVENIENTS DE LA CESARIENNE

Anesthésier la mère signifie anesthésier les chiots également, ils doivent donc recevoir des soins intensifs à leur sortie afin d’être réveillés et réchauffés.

Il faut également accepter le risque anesthésique sur la mère qui reste limité lors de césarienne programmée.

Par ailleurs le comportement de la mère au réveil peut être inapproprié, une surveillance reste indispensable. La montée de lait peut être plus difficile.

Les chiots devront être mis à la mamelle rapidement après leur sortie. Une injection d’ocytocine aide à la délivrance et à la montée de lait.

PROTOCOLE ANESTHESIQUE DE LA CESARIENNE

Il n’en existe pas d’idéal, car tous les produits administrés à la mère passeront la barrière du placenta et agiront sur les chiots. Il faut utiliser des molécules dont l’action est limitée dans le temps afin que les chiots puissent les éliminer rapidement.

Voici le protocole utilisé à la Clinique du Cèdre Bleu :

  • Bilan sanguin dépistant des troubles hydroélectriques éventuels (sodium, potassium, glucose, calcium)
  • Pose d’un cathéter et d’une perfusion adaptée
  • Prémédication de la mère avec faible dose de morphinique et de médétomidine en intraveineux
  • Préoxygénation de la mère avec un masque à oxygène
  • Préparation du site opératoire (tonte désinfection)
  • Anesthésie locale cutanée en traçante le long de la ligne blanche avec de la lidocaine
  • Anesthésie au propofol (anesthésie flash de 10 minutes)
  • Intubation de la mère et maintien sous oxygène
  • Relai anesthésique isoflurane (gaz volatil permettant de prolonger l’anesthésie, et rapidement éliminé)
  • Sortie des chiots au moins 15 minutes après l’injection du propofol afin de lui laisser le temps d’être éliminé par voie placentaire
  • Vérification du nombre de placentas et de l’état de l’utérus
  • Sutures